L’histoire
d’une vocation est celle d’une personne qui, alors qu’elle assume en elle les
caractéristiques générales de la vocation chrétienne, se rend compte que le
Seigneur fait ressortir en elle certains aspects, qui deviennent plus
importants que d’autres et orientent vers la façon propre et originale d’être
une mémoire du Christ : c’est l’histoire d’une liberté.
Le choix
fondamental consiste justement à assumer personnellement la vocation
chrétienne. Il s’agit de suivre le Seigneur, de laisser qu’Il détermine notre
vie pour qu’elle devienne sa mémoire. Autrement dit, il s’agit de rechercher la
volonté de Dieu comme un trésor personnel, comme la perle précieuse capable de
donner tout son sens à notre existence. A ce sujet, dans les Exercices
spirituels, Saint Ignace écrivait : « Il y en a beaucoup qui décident d’abord
de se marier, et puis de choisir le Seigneur. Il y en a certains qui décident
d’assumer d’abord un ministère et choisissent ensuite de servir le Seigneur.
Alors qu’il faut en premier lieu choisir de servir le Seigneur et, ensuite (si
c’est là un moyen de le servir), je choisirai de me marier, ou bien d’opter
pour un ministère dans l’Eglise ».
Le choix de
servir le Seigneur, c’est cela qui est à la base de tout chemin de
discernement. En effet, mon expérience d’orientation vocationnelle a été un
intime ‘’face à face’’ avec Dieu et ‘’cœur à cœur’’ avec Jésus-Christ, dans
l’Esprit Saint. Mais j’avoue que c’était une aventure très difficile et grave
car je ne savais quoi choisir entre les bourses d’étude d’agronomie au Maroc, de
médecine animale à Dakar et le grand séminaire au Togo ; dans ma famille
c’était du conflit, les avis étaient partagés car mon papa ne voulait pas que
je devienne prêtre à la suite de ma grande sœur qui s’est déjà faite
religieuse. Je vivais ce temps comme si la vie m’avait fait ses adieux.
Cependant, l’attitude que le Seigneur a suscitée dans mon cœur a été une
attitude de désir, de recherche de Lui, et mes rencontres avec certains prêtres
du diocèse m’ont finalement permis de répondre librement à l’appel de Jésus. Et
je me souviens qu’au milieu de cette confusion, je ressentais le besoin de mots
forts qui sachent inculquer confiance, qui soient capables de donner des
certitudes : c’est la prière. Ainsi, la vie de prière m’a fait comprendre de
façon intime que je ne suis pas seul, dans ce pèlerinage, qu’il y a des gens
qui me soutiennent et m’accompagnent de leur prière.
Elle m’a
permis de comprendre également que ceux qui sont loin du Christ et de l’Eglise
ont, pour se convertir, besoin de notre sacrifice et de notre présence riche en
charité.
La vie
chrétienne et l’engagement à vivre la vocation particulière au sein de l’Eglise
sont des choix difficiles pour nous les jeunes, aujourd’hui, parce que le monde
voyage dans un sens totalement opposé ; mais suivre le Christ est et sera
toujours « prendre sa propre croix chaque jour et le suivre ».Cela signifie que
nous devons souvent aller à contre-courant. Voilà la vision qu’il faut assumer
comme une boussole pour nous orienter sur le chemin tortueux de la recherche de
signification à notre vocation.
Aujourd’hui,
je suis prêtre d’un an de sacerdoce et je comprends maintenant le message du
Saint-Père Benoît XVI, adressé aux jeunes à la 46ème journée mondiale des
vocations : « Chers amis, ne vous découragez pas devant les difficultés et les
doutes ; confiez-vous à Dieu et suivez fidèlement Jésus, et vous serez les
témoins de la joie qui jaillit de l’union intime avec lui. »
Je remercie
le Seigneur pour cette merveille dans ma vie. Je suis heureux de ressentir sa
présence à mes côtés et mes jours sont des moments de partage et d’amitié avec
les enfants, les jeunes, les adultes et les vieillards, puisque je suis vicaire
à la cathédrale Notre Dame de la Trinité d’Atakpamé au Togo, collaborateur du
directeur de la radio diocésaine et du chargé des séminaristes et professeur de
sciences physiques et de biologie au collège NDA à Atakpamé. Au début, je ne
savais pas trop si je pourrais arriver à cette étape, c’est pourquoi je lui
suis infiniment reconnaissant du don qu’Il m’a fait.
Abbé
Dino GBEBE