Il est venu pour tous

En ce début de l’Avent, le souvenir de la dernière réunion au cours de laquelle nous recevons les parents demandant le baptême pour leur enfant est encore très présent. Comme souvent, le lien qui relie ces personnes à notre Église est ténu et pourtant, la dynamique est belle ce soir-là. À un père qui explique qu’il n’est pas « facile de parler de Jésus à un piot de 4 ans », une jeune mère assise un peu plus loin lui répond qu’il faut expliquer simplement et de mentionner que la dernière fois qu’elle est entrée dans une église, son bambin lui a demandé qui était l’homme dans les bras de la femme. « C’est Jésus dans les bras de Marie, Sa mère »... Nous assistons à la discussion, reconnaissantes pour ces échanges qui paraissent couler de source. À la fin de la réunion, deux couples s’attardent nous faisant part de leurs souhaits pour leurs familles mais aussi de leur crainte de ne pas être acceptés en raison de leur situation familiale. Rejoindre la Communauté n’est pas facile pour eux... Nous essayons de leur dire simplement, avec nos mots, que dès lors que leur démarche est sincère, le Seigneur le voit et regarde les cœurs, Lui qui nous scrute et qui sait.
Face à ces familles en recherche, face à une jeune voisine me disant récemment qu’elle n’ose entrer dans une église car l’édifice est « sacré », face à une dame déclarant il y a peu, que les rares fois où elle assistait à la messe, elle avait le sentiment que les gens l’évitaient... face à ces appels parmi tant d’autres, comment ne pas affirmer que Jésus est venu pour nous tous ? Pour tous y compris et avant tout pour les malades et les pécheurs ? La naissance de Jésus que nous nous apprêtons à fêter ce mois-ci nous le rappelle.
Personne n’est trop pauvre pour n’avoir rien à partager peut-on lire dans un document de Diaconia. Chacun a donc sa pierre, si petite soit-elle, à apporter à l’édifice... À condition qu’il trouve sa place.
Alors oui, je comprends que l’accueil est une qualité qui doit être plus que jamais mise en avant. Le cierge que nous recevons à notre baptême le signifie bien : nous sommes appelés à être lumière pour d’autres. Puissions-nous nous reconnaître pauvres et aimés de Dieu pour, à notre tour, le faire connaître à nos frères proches et éloignés, et nous accueillir les uns les autres. La fraternité n’est pas une option, c’est une nécessité conclut Diaconia. Tout est là.
Marie GRANMOUGIN