Dehors l’automne rallonge ses nuits et étend ses frimas le
jour. Ici, un feu de bois crépite dans la cheminée et répand une douce chaleur
dans la pièce. Les flammes changeantes dansent une valse qui invite à la
méditation. Au matin il suffira d’écarter les cendres, souffler un peu sur les
braises et ajouter quelques bûches pour retrouver un nouveau feu.
J’entends les paroles du Cardinal Martini à la presse
l’année dernière:
« Dans l’Église aujourd’hui, je vois tant de cendres qui
cachent les braises que je me sens souvent pris d’un sentiment d’impuissance.
Comment peut-on libérer ces braises pour revigorer la flamme de l’amour ? »,
Le feu produit de la cendre qui conserve la braise un moment
mais finira par l’étouffer.
La braise est une relation vivante avec le Christ et non la
défense d’un système ou la conservation de ce qu’on a toujours fait, affirme
Mgr Martin Werlen dans son livre*.
Nos actes doivent être une conséquence de notre cheminement
avec le Christ. Comme chrétien à quel moment suis-je cendre plutôt que braise ?
Le Pape François, depuis son arrivée au Vatican, s’emploie
au quotidien, à bouger les cendres amassées au fil des ans dans notre Eglise.
Avec une infinie douceur il découvre la braise. Son souffle patient veut
rallumer l’Espérance. Notre cœur n’est-il pas déjà brûlant à son écoute ?
Il fait encore froid dans notre Eglise. Devenir souffleur de
braises, quel beau métier au pays du verre et du cristal. « Ne laissons pas
mourir la Terre. Ne laissons pas mourir le feu. Tendons nos mains vers la
lumière, Pour accueillir le don de Dieu ».
* Découvrir ensemble la braise sous la cendre (Bayard, 90 p.,12 €)
* Découvrir ensemble la braise sous la cendre (Bayard, 90 p.,12 €)
Robert DANIEL